Article N° 7992
Méningiome et progestatifs
De nouvelles données sur le risque de méningiome associé à la prise de progestatifs en contraception orale
ABDERRAHIM DERRAJI - 22 décembre 2024 20:12Le 18 décembre 2024, l’étude menée par le groupement d’intérêt scientifique EPI-PHARE a été présentée au Comité scientifique temporaire (CST) «Contraception orale et risque méningiome» de l’ANSM. L’étude en question évalue le risque de méningiome chez les femmes utilisant des contraceptifs oraux contenant du lévonorgestrel, du désogestrel, ou la combinaison de lévonorgestrel et éthinylestradiol.
Les résultats indiquent qu’il n’y a pas de sur-risque de méningiome chez les femmes utilisant du lévonorgestrel seul ou en combinaison avec l’éthinylestradiol. Cependant, un faible risque d’augmentation du méningiome a été identifié chez les femmes âgées de plus de 45 ans utilisant le désogestrel seul, surtout après une utilisation prolongée (plus de 5 ans).
L’étude a examiné les données des femmes opérées d’un méningiome intracrânien entre 2020 et 2023 en France, en s’appuyant sur les données du Système national des données de santé (SNDS). Parmi les 8.391 femmes incluses dans l’étude, aucune association n’a été observée entre le lévonorgestrel et le risque de méningiome intracrânien, qu’il soit utilisé seul ou avec de l’éthinylestradiol, quelle que soit la durée d’exposition.
En revanche, pour les femmes de plus de 45 ans utilisant du désogestrel à 75 µg, une augmentation faible du risque a été observée, surtout après 5 ans d’utilisation. Ce risque est multiplié par deux après 7 ans d’utilisation, mais reste inférieur à celui associé à d’autres progestatifs tels que : Androcur, Lutéran et Lutényl. Aucun risque de méningiome n’a été observé pour les femmes utilisant le désogestrel pendant moins d’un an, sauf si elles avaient antérieurement utilisé d’autres progestatifs à risque.
L’étude conclut que le risque global de méningiome intracrânien opéré est d’un cas pour 67.000 femmes exposées au désogestrel, mais ce risque augmente à un cas pour 17.000 femmes après plus de 5 ans d’utilisation. En réponse à ces résultats, les experts du CST ont proposé des recommandations préliminaires en attendant des mesures de réduction du risque, qui devraient être mises en place début 2025.
Source : ANSM